samedi 20 janvier 2018

Le voyage : troisième semaine

Lundi 3 Juillet 2017

Journée de navigation.
Mouillage à Farmhamna.

Baleine Minke


Cédric à la voile

Guillemot à miroir

























































Mardi 4 Juillet 2017

Journée de navigation. Nous mouillons au port de Barentsburg qui est actuellement la seconde ville du Svalbard, avec environs 400 habitants, essentiellement ukrainiens et russes. Elle est gérée par la compagnie russe Arktikougol qui continue d'y exploiter le charbon, depuis les années 30.
Nous faisons un petit tour de la ville et dînons au restaurant russe.



















































































Cédric et son cabillaud


























Mercredi 5 Juillet 2017


Nous sommes chassés de Barentsburg par un énorme cruiseship et ses déferlements de passagers. Nous naviguons jusqu’à l’entrée du Billefjorden. Mouillage à Skansbukta. Il n'y a presque plus de neige. Le paysage est désertique, ocre. Il est marqué par l’eau : cascades, failles, accumulation de sédiments en bas des montagnes. Nous voyons beaucoup de rennes.
Douche sur le pont.



























































Fulmar





















Jeudi 6 Juillet 2017

Réveil à Skansbukta. Nous allons en annexe voir l'ancienne carrière de gypse.
Puis nous naviguons dans le fjord, jusqu’au glacier de Nordenskiöldbreen où nous apercevons tout un groupe de bélugas.
Navigation jusqu’à Pyramiden.



























































On aperçoit sur cette photo le dos blanc d'un béluga.







































Vendredi 7 Juillet 2017

Visite de Pyramiden. C'est une ancienne ville russe qui appartenait, comme Barentsburg, à la compagnie minière Arktikougol. Près de 1000 employés y travaillaient jusqu'à la fermeture de la mine en 1998. Neuf personnes seulement y vivent aujourd'hui. Nous faisons une visite avec un guide qui nous présente la ville comme une utopie soviétique. Il nous ouvre quelques bâtiments, le gymnase, le music hall, la cantine.
Ensuite nous naviguons jusqu’à Tempelfjorden.






























































 






































Samedi 8 Juillet 2017

Nous passons une journée calme au mouillage de Tempelfjorden. Vent et pluie. Douche sur le pont.




















Dimanche 9 Juillet 2017

Le matin nous approchons le glacier de Tempelfjorden. Nous entendons très distinctement le glacier gronder lorsque les blocs se détachent.
Nelly et Clarisse montent en haut du mat.
Puis nous naviguons jusqu’à notre point d'arrivée, Longyearbyen.







































Nelly en haut du mat.




















Le glacier vu depuis le mat.

Le Knut vu depuis le mat.








































samedi 13 janvier 2018

Le voyage : deuxième semaine

Lundi 26 juin 2017

Nous naviguons vers le nord. Nous avons décidé d'aller le plus au nord possible, jusqu'à ce que la banquise nous arrête.
Mouillage dans la baie de la Madeleine, à Gravneset. Les montagnes nous encerclent, elles sont de plus en plus escarpées. Son sourd du torrent. Pluie, brume.







































Clarisse grave sur une petite plaque de bois.




















Cédric écrit dans son journal de bord.





















La vie quotidienne est rythmée par tous les gestes nécessaires à faire avancer le bateau.
On se lève, on allume l'ordinateur pour voir les cartes, déterminer la trajectoire à suivre. Nous recevons régulièrement, par téléphone satellite, la météo par le capitaine du Knut, resté en Suisse. On déjeune, puis on se prépare au départ dans une grande effervescence. On allume le moteur. On lève à la main les 50 mètres de chaine de l'ancre, opération éreintante ! A l'intérieur on s'empresse de ranger toutes les affaires, on bloque tout ce qui pourrait valser avec le gîte. Une fois le bateau lancé on coupe le moteur et on lève les voiles.
Nous passons finalement une très grande partie de nos journées à naviguer. Il est parfois possible de travailler, parfois quand il y a trop de gîte on peut seulement rester sur le pont, accroché au voilier avec sa ligne de vie, ou se caler dans le bateau et lire ou faire la sieste pour tromper le mal de mer.
Au mouillage on range les voiles, on remet le moteur. On jette l'ancre. C'est une opération difficile et parfois un peu longue, il faut être sûr d'être bien accrochés. Puis on fixe la cheminée et on prépare un feu dans notre petit poêle à bois.
Nous faisons la cuisine sur une petite cuisinière à gaz qui a un four dans lequel on cuit notre pain. Les produits frais sont stockés sous les banquettes de la pièce principale, contre la coque où il fait bien froid. Nous ne manquerons de rien, nous aurons même des brocolis jusqu'à la fin du voyage. La vaisselle se fait à l'eau de mer, en pompant l'eau avec le pied. Il y a une pompe pour l'eau douce, utilisée avec parcimonie. Les toilettes sont microscopiques. Les plus grands doivent y entrer pliés et à reculons. Il faut bien penser à refermer la vanne d'eau, sinon le bateau coule. Nous attraperons tous le toc d'aller vérifier plusieurs fois que la vanne est bien fermée. Il faut aussi se contorsionner le soir pour rentrer dans son duvet puis dans sa petite couchette sarcophage.
Malgré l'espace réduit du voilier nous ne souffrirons pas d'un manque de solitude. L'entente sera bonne. Chacun trouvera ses moments d'isolement, dans la réflexion ou la contemplation, dans le travail. On se trouve finalement seul dans ce rapport à l'immensité, à ce monde sauvage et totalement autre.



Mardi 27 juin 2017

Nous allons en annexe voir le glacier de la Madeleine. Pluie, glaçons, crépitements. Un grand froid émane du glacier.
Au retour nous mettons pied à terre sur une plage où se trouve un cimetière de baleiniers. Un phoque joue dans l’eau.
Le soir nous prenons notre première douche à la théière sur le pont. La douche fait elle aussi partie d'un rituel. Nous y passons la soirée. A tour de rôle nous mettons deux théières d'eau à chauffer tranquillement sur le poêle, puis nous sortons nous laver dehors, sur le pont, au milieu d'un paysage incroyable et toujours en plein jour. Avec l'eau bouillante et abrité du vent derrière le cockpit, on ressent finalement peu le froid. 






































































































Mercredi 28 juin 2017

Nous naviguons dans le Bjoernfjorden vers l’immense glacier. 
Dans l'après-midi nous croisons un grand iceberg à la couleur ahurissante, bleu lumineux, qui contraste terriblement avec la grisaille et la brume ambiante.
L'eau qui constitue la glace absorbe toutes les couleurs du prisme lumineux sauf le bleu qu'elle réfléchit. Plus la glace est compressée, moins elle a d'air et plus elle apparaît bleue.
Son des clapotis de l’eau qui entre dans les cavités, gouttelettes.
Visite de morse au bateau.
Mouillage à Smeerenburgfjorden.




















Grotte formée par une rivière glaciaire.




























































Jeudi 29 juin 2017

Mouillage à Norskøya. Nous avons fait une sortie à terre pour tenter de voir les fours des baleiniers. La terre est visqueuse. Nous marchons difficilement de pierre en pierre. Nous découvrons des traces d'ours dans la boue et dans la neige. Nous ne nous attardons pas plus... ( Nous n'aurons finalement pas vu d'ours durant ce voyage, seulement ces quelques traces, beaucoup de mirages qui n'étaient en fait que des rochers ou des blocs de glace, et quelques récits de marins qui eux en ont aperçu sur notre route peu de jours auparavant.)
Nous passons au large de petites îles. Au mouillage nous distinguons à l’horizon une lointaine, fine ligne blanche de glace, qui se précise durant la soirée, qui avance avec la marée. Nous faisons des quarts pendant la nuit pour surveiller les potentiels icebergs dérivants.












Nelly dessine à l'aquarelle.






Le Knut vu depuis la plage des baleiniers.




















Traces d'ours dans la boue.





















Vendredi 30 juin 2017


Nous arrivons au large du Raudfjorden, à la limite que nous impose le début de la banquise. Nous naviguons lentement entre les plaques de glace. Sons des frottements de la glace contre la coque du voilier. Épaisseur de la parte immergée des blocs, turquoise, dentelée, trouée. La glace s'étend à perte de vue.
Ne pouvant avancer plus loin nous prenons le chemin du retour. Nous naviguons toute la nuit pour rejoindre Ny Alesund, avant que le vent ne tourne.




















































































































Samedi 1er Juillet 2017

Nous arrivons au port de Ny Alesund à 7h du matin.




















Nous passons la journée au calme à Ny Alesund : repos, douche au port, ménage ... Nous en profitons pour passer la soirée à terre, au bar.

Vue de Ny Alesund avec le buste de Roald Amundsen.





















Dimanche 2 Juillet 2017


Nous visitons la station de recherche avec Rodolphe, un scientifique français, qui nous montre les machines et nous explique la préparation des sondes de relevés qui sont envoyées chaque jour en ballon. Nous faisons le plein d’eau au port et nous partons.
Nous explorons le fjord de Ny Alesund, le Kongsfjorden. Le temps est sublime. Nous naviguons au milieu des icebergs et des glaçons. Nous croisons des icebergs blancs comme neige, avec des salissures de terre et de cailloux. Beaucoup d’oiseaux nichent dans la roche, sternes et petits guillemots à miroir.

On voit ici nettement que l'iceberg a commencé à se retourner.
































































































Bulles d'air emprisonnées dans la glace de l'iceberg.